Troisième Sommet des BRICS pour une "nouvelle donne"

Publié le par mondefinancier

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Le 14 Avril 2011 sur l'île chinoise de Hainan, à Sanya, s'est tenu le troisième sommet du groupe BRICS, avec en nouvel hôte l'Afrique du Sud cette année, et a démontré à n'y pas confondre l'état de tensions latente entre les puissances mondiales. 

La Russie particulièrement, dernier pays "non-capitaliste" a subir une exclusion économique depuis la fin de l'Empire Soviétique en tant que puissance commerciale au sein de l'OMC. En effet, fin 2008, du fait de son intervention armée en Géorgie, elle avait subit un report d'adhésion à l'organisation de la part des Etats-Unis. La discussion est latente depuis 1993 entre les deux parties, et semblent désormais remise en cause du fait de la remise en cause récente de la toute puissance américaine y compris du point de vue économique et commercial. 

Aussi, Vladimir Poutine a oeuvré auprès de l'administration Obama, qui a affirmé son "engagement" à mettre fin à l'application de la loi "américaine datant de la guerre froide qui bloque l'entrée à l'OMC de certains pays non capitalistes aux lois sur l'émigration très strictes". La Russie demeure la dernière grande puissance ne siégeant pas à l'organisation. 

La promotion du rôle des pays émergents dans la sphère économique et politique au niveau des affaires internationales s'est illustré de manière unanime par les portes paroles présents à Sanya. A l'image de la déclaration de l'actuelle présidente brésilienne, Dilma Rousseff : "Nous insistons sur le fait que le FMi et la Banque Mondiale ne peuvent pas être dirigés, exclusivement, tour à tour, par les Etats-Unis et l'Europe, les autres pays étant systématiquement exclus de la gouvernance".

En novembre 2010, le FMI acceptait pourtant de transférer 6% de ses droits de vote aux pays émergents qu'il retirait alors à des membres européens. La Chine est aujourd'hui en passe de devenir la troisième plus grande puissance en terme de vote au FMI. Mais les tensions sous-jacentes trouvent origines dans le changement fondamental qui s'orchestre actuellement au sein même des puissances émergentes, notamment en matière de systèmes de production. 

Cette année 2011 marque la parution du premier rapport annuel du BRICS sur l'évolution socio-économique mondiale, publié par l'Académie chinoise des sciences sociales. La démonstration est évidente pour des taux de croissance annuelle mondiale qui passe au-dessus des 8% durant la première décade du 21e siècle, avec un 2,6% pour les pays industrialisés. Encore, la part dans l'économie mondiale des pays émergents se chiffre en 2009 à 24,2%, et représenterait plus de 70% de richesse ajoutée globalement  alors qu'elle ne représentait rien en 1990. L'ordre économique mondial évolue sous nos yeux, les chiffres le confirment. 

Autre information notable, la décision par et entre pays émergents de s'accorder mutuellement des crédits et subventions, outre les échanges commerciaux déjà exercés ainsi, dans leurs monnaies respectives, sous-entendu en lieu et place du dollar. Bien qu'à portée très symbolique, cette décision montre la volonté de faire valoir la part de réserves accumulées par ces pays bien plus efficiente, voir indépendantes, face à des pays criblés de dettes. Les Etats-Unis ont effectivement affaiblis les termes de l'échange en important indirectement de l'inflation en Chine et au Brésil, notamment sur le retentissement du pétrole. 

Pourtant, le BRICS au plaidoyer économique solide présente de nombreuses divergences en son sein du fait de disputes internes, plus souvent sur les questions d'évolutions culturelles et risques sociaux des changements nouveaux et encore incontrôlés de leurs pays jusque là en arrière-plan de la guerre sur le terrain mondial. Le point de convergence demeurant les vives critiques accordés quand aux interventions militaires européennes et américaines en Libye notamment. 

En conclusion, il est à ne pas douter de la détermination des puissances capitalistes à utiliser leurs ressources militaires et économiques pour réaffirmer leur leadership mondial, et ne laisser pas plus de place qu'elles ne sauraient en prendre par elles-mêmes aux "puissances émergentes".

Publié dans Focus

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